Beaucoup d'énervement et de pollution et d'embouteillage plus tard, nous arrivons à l'Opéra Garnier, à 19h20, pour le début de la représentation à 19h30 : c'est tout juste ! Dany nous attend pour nous donner les billets, c'est la générale du spectacle JOYAUX de Balanchine, séance un peu spéciale puisque précédée du défilé de l'ensemble des danseurs, et d'un spectacle très original ("Véronique Doisneau") dont on vous parle plus loin.
On monte s'installer (je dis "on monte", parce que quand on arrive aussi tard, les places du bas, elle sont toutes prises, faut pas rêver ...).
On monte donc les magnifiques escaliers, déjà éblouis par les lustres immenses, le marbre et les peintures plafonnesques magnifiques.
On se trouve deux sièges en velours dans une loge capitonnée, étrange ambiance surannée (ce mot-là aussi je l'adore, surannnnnnnné), et on lorgne dans l'orchestre où Dany finit de s'installer derrière sa contrebasse.
Le lourd rideau devant la scène, les balcons cramoisis, le plafond peint par Chagall, les dorures de partout, et la dédicace de la construction de la "Musicae Academia" à Ludovicus XIV qui date de 1669, finissent de nous transporter dans le temps. Dépaysement assuré.
Le spectacle commence par le fameux défilé, qui a donc lieu à titre exceptionnel le soir de la générale (nous y sommes), et vendredi soir.
Et le rideau s'ouvre en musique, sur les danseurs Etoiles, Premiers danseurs, le Corps de ballet et les élèves de l'Ecole de danse, en tout environ 300 danseurs, sur la scène immense en profondeur (quelque chose comme 45-50 m de profondeur, puisqu'ils ont ouvert le fond de la scène sur la salle de répétition située derrière). Cela donne une perspective impressionnante, et une présentation merveilleuse de tous ces danseurs, petits et grands, filles et garçons. C'est vraiment une entrée en matière époustoufflante.
Deuxième partie du la première partie (vous suivez ? petit 2 du grand 1 ...), le spectacle "Véronique Doisneau", par Véronique Doisneau, avec Véronique Doisneau, et parlant de Véronique Doisneau : mais c'est qui celle-là ? Un "Sujet", soit une danseuse du Corps de ballet, qui arrive sur la scène, seule, avec sa bouteille d'eau, et se met à nous raconter d'une voix étrangement atone qu'elle a 42 ans, et qu'elle sera à la retraite dans une semaine. Suit une prestation extrêmement émouvante, faite de confessions sur sa carrière, ses regrets, ses difficultés, ses coups de coeur, le tout entrecoupé de courts extraits de ballets dansés seule, en silence ou à peine chantonnés. Et l'on découvre tout à coup que toute cette magie cache une vie belle du bonheur de danser, mais également tellement difficile et douloureuse, dans l'obligation absolue de parvenir à la perfection. Car derrière les Etoiles, il y a tous ceux et celles qui leur servent de faire-valoir. C'est tragique, émouvant, drôle aussi.
C'est pour nous le plus beau moment de cette soirée, vraiment authentique, où la danse nous apparaît dans toute sa nudité, sans artifice, mais toujours aussi belle.
ENTRACTE ! (très court) On retrouve notre ami sur les beauzescaliers, on discute un moment, puis l'on retourne se glisser dans notre petite loge.
Début du ballet en trois parties, Joyaux, de Paul Balanchine, (chorégraphie de 1967), décors et costumes de Christian Lacroix, musique de Gabriel Fauré, d'Igor Stravinski (un morceau magnifique, intitulé Capriccio pour piano et orchestre de 1929), et de Piotr Tchaikovski.
Nous avons une préférence pour la seconde partie de la seconde partie (vous suivez toujours ? le petit 2 du grand 2 ...) intitulée "Rubis", pleine de déhanchements, dynamique et joyeuse, et menée avec tellement de force et de grâce par la danseuse Etoile Marie-Agnès Gillot. Toute en muscles, très grande, elle habite la scène et éclipse tous les autres.
Retour à la maison vers 23h, sur un petit nuage : c'est quand même quelque chose d'aller dans un endroit pareil.
Et sans vouloir jouer les pauv'péquenots, on est vraiment contents ! :0085:
Merci Dany. :0091:
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Au delà de toutes ces considérations artistiques, il faut tout de même vous l'avouer, Superpapa et Supermama se posent tout le long de cette soirée une question cruciale et vraiment majeure : les danseurs mettent-ils du coton dans leur collant pour qu'ils aient, tous autant qu'ils sont, des attributs aussi volumineux ??? :0012:
Superpapa juge que oui, mais penche également pour l'hypothèse d'une coque (ou assimilé). Supermama se contente de les lorgner, les petites fesses moulées et musclées étant pas mal non plus. :0068:
Bon, la chorégraphie, la technique, la grâce, les costumes, tout ça, vous pouvez l'imaginer, c'était vraiment splendide. Mais l'histoire des danseurs méga-super bien gaulés, ça, ça nous a quand même vachement plus interpellés. :0036: