Mais qu'est-ce qui fait que parfois on a le temps, et parfois pas le temps ? (article en mode totalement décousu)
Pourquoi certaines soirées se transforment en enfer, engueulades, énervement, stress, rien-le-temps-de-faire et épuisement. Et pourquoi le jour suivant, tout coule harmonieusement, dans le calme, avec efficacité et tranquilité. Et ça me le fait aussi le matin, qu'on se soit levés tôt ou tard (quoique quand on se lève tôt, c'est quand même plus facile pour tout gérer !).
Ces derniers jours, Superpapa et moi en avons fait l'expérience. De soirée pourries-énervées, et a contrario, de chouettes moments douillets et heureux. Sans parvenir à comprendre ce qui avait fait merder les uns, et se goupiller au poil les autres.
Ce qui est sûr, c'est que le fait d'être 2 pour gérer ce quotidien chronophage est un vrai atout, je ne m'imagine même pas l'enfer que serait cette vie sans une vraie solidarité de parents pour tenir le cap.
Alors je vais noter nos 2 soirées presque consécutives et drôlement chouettes, histoire d'y trouver un encouragement pour supporter les soirées-colère-et-épuisement-nerveux :
- il y a quelques jours, après un repas expédié tôt dans la soirée, on a découvert tous les 6 ensemble le chouette dessin animé "Un monstre à Paris", qui a eu le même effet sur nous tous : du baume au coeur, de la bonne humeur, du sourire. C'était vraiment un moment heureux et partagé. Même qu'il y avait école le lendemain, et qu'on s'en est foutu comme de notre première chemise, et qu'on a tous veillé, et prout !
- hier soir, après une fn d'après-midi presque chômée, à bouquiner sur la terrasse avec mon grand dadet enfouie sous une couverture (à peine 15° en plein mois de juin ...), Superpapa a préparé des pizzas pendant que je finissais de corriger ces satanés devoirs. Apolline, Amélien et Isaure se sont fabriqué des déguisements dans des chutes de tissus (Apolline grande cheftaine du bricolage à partir de rien ou presque). Puis ils sont allés jouer dans le jardin, en ont profité pour se fabriquer des balais pour prendre leur envol dans le ciel nuageux. Puis sont rentrés, et à 18h passé, ont décidé de se maquiller. Bon, ça a fini en dispute entre Apolline et Amélien, ce qui m'a conduit à intervenir, très agacée. Et là ... Voilà, c'est là que tout bascule : ils se maquillent, à l'heure où ils devraient être en train de patauger dans leur bain, de mettre leur pyjama, de préparer leurs sacs pour la semaine qui reprend, ... Et ça, ça devrait grave m'énerver, je devrais trouver ça inopportun, et intervenir pour que ça cesse, ramener la "raison" dans cet emploi du temps inconséquent. Mais là, je vois le regard super déçu d'Amélien (Apolline a merdé niveau maquillage, et il est dégouté de la vie). Je découvre Isaure avec des motifs floraux (!!!) sur ses belles joues tanées par le soleil. Elle est trop trop belle comme ça ! Et je vois mon Apolline qui gère ce petit monde, nous pond des idées plus farfelues les unes que les autres (et hypra bordélisantes), mais n'empèche, qui embarque son frère et sa soeur dans ses délires, et fabrique de super moments inventifs et farfelus. Alors, au lieu de sonner le glas de la séance maquillage qui merde, je récupère mon Amélien, nettoie les dégâts, et attrape les pinceaux et le maquillage pour lui faire du sur-mesure. Evidemment, on approche des 19h, c'est franchement pas l'idée du siècle, va falloir leur savonner la trogne pour réussir à leur décaper le visage avant de les coucher. Mais le sourire revient sur la tête de mon petit gars, et dans la foulée, je maquille la grande Apolline drôlement contente aussi. Et ils filent jouer dans une des chambres, avec leurs capes fleuries (oui, cherchez pas, ils ont découpé du tissu fleuri pour faire leurs capes), et leurs masques oranges (re-ne-cherchez-pas : ils ont découpé du tissu orange pour se faire des masques de super-zéros). Et pendant ce temps, Superpapa ne m'a pas épargné quelques remarques dubitatives sur ce timing qui risque de dégénérer à l'heure du coucher, mais a supporté le tout et concocté 2 mégas pizzas qui sont presque prêtes. Il a même allumé la cheminée pour le plaisir et parce qu'on se pèle grave ce soir. On leur sert des giga-parts de ces giga-pizzas, dans des assiettes tout-terrain, ils dégringolent l'escalier pour venir récupérer leur pitance et remonter dars dars poser leurs fesses devant un dessin animé en dégustant leur bon repas. Et les parents se font un petit plateau devant une bonne flambée : elle est pas belle la vie ? Ils sont contents, et nous aussi. Ils sont calmes, et nous aussi ! Fin de la soirée avec la même tranquilité-efficacité : je les débarbouille à la chaîne, ils enfilent leur pyj et se brossent les crocs, je lis deux histoires courtes puis ils filent au lit sans raler. Pas de cris, pas de colère, pas de conflit, le pied !
J'aurais pu tout aussi bien m'énerver devant cette séance de maquillage merdeuse, choper aussitôt ma savonnette et récurer tout ce p'tit monde, imposer le rituel douche-ou-bain suivi d'une mise-en-pyjama d'office. Et c'est sans doute là que tout bascule : quand on se fixe la barre trop haute, quand on veut à tout prix respecter notre timing de parent et d'adulte, quand il n' a pas eu ce moment un peu calme et tranquille qui précède une soirée bien remplie, et qu'on n'a pas pu y puiser un peu de ressource et de calme intérieur. Mais je sais bien que je ne tirerai pas forcément de leçon de ce constat, et que ça merdera peut-être ce soir, ou demain. N'empèche, c'est drôlement bon ces moments inattendus et modestement déraisonnables, à suivre leurs envies, et du coup, à générer du bonheur et du calme pour nous, parents et adultes.