Big montée de lait ...
La faute à l'open bar dans mon plumard la nuit d'avant ...
Samatha Fox n'a plus qu'à aller se rhabiller !
hé hé hé ...
Signé : Supermama, ou la revanche des p'tits nénés
Big montée de lait ...
La faute à l'open bar dans mon plumard la nuit d'avant ...
Samatha Fox n'a plus qu'à aller se rhabiller !
hé hé hé ...
Signé : Supermama, ou la revanche des p'tits nénés
Girl power !
Tu fais quoi dans la vie ? Moi ? Je bulle !
Grrrrrr, tremblez, j'arrive !
Trop dur la vie de bébé
Oui vraiment trop dur ...
Superpapa raconte :
Pour commencer, il est 7h00 du matin, l’heure où on se réveille pour se préparer tranquillement.
Du moins ce matin il y a que moi, on est mercredi et ce sont les vacances, donc pas d’école et pas d’activités extra scolaires. Il y a que papa qui va au travail.
Mais en se levant, qui je vois déjà réveillée ? Eugénie, qui dit qu’elle a mal.
Et moi, direct dans ma petite tête, je me dis : « cette fois c’est la bonne, elle va accoucher aujourd’hui ! ». Je ne lui dis rien, mais je suis tout excité à cette idée.
Je me dis qu’à tout moment elle pourra m’appeler.
Il est 8h10. Je prends ma moto et pars au travail. La matinée se passe. Toujours pas d’appel.
Alors je prends les devant et j’appelle.
Elle me dit qu’elle a mal mais que j’arrête de la saouler toutes les 10 minutes au téléphone.
Je respecte sa décision mais je suis trop content.
La journée se passe.
Toujours rien à l’horizon, je finis mon travail et je prends une heure pour quitter plus tôt.
J’arrive à la maison, et là je vois qu’elle serre les dents : elle a vraiment mal.
Elle me dit qu’elle veut être tranquille. Je lui gonfle le matelas dans le bureau pour s’isoler de nous, elle s’allonge et écoute son ipod tout en serrant les dents.
Je m’occupe des enfants, je prépare le repas, il est 19h00. On mange, je lui apporte une assiette mais elle n’en veut pas.
A 20h00 je couche tout le monde. Je sens que c’est pour maintenant. Elle me dit que ça s'intensifie et qu’il faut que j’appelle la sage femme. Je le fais directement et je la préviens que c’est bon. Elle me dit qu’elle part et qu’elle sera là dans une heure.
20h30, tout le monde dort, on est enfin seul. En attendant j’ai débarrassé le salon et gonflé la piscine. Tout est prêt pour la remplir mais F. (la sage femme) nous avait dit de ne pas prendre de bain avant qu’elle soit présente, que cela accélère l’accouchement. Alors je l’attends pour pouvoir la remplir.
Eugénie a de plus en plus mal, mais moi je suis super content. Je vois qu’elle est prête et qu’elle est forte.
21h00, elle écoute son ipod pour être dans sa bulle, et je suis derrière elle en la massant. Mais pour tout vous dire je massais mal, elle me disait que j’allais trop fort, peut-être en moi montait le stress. J’essaie de m’appliquer et à chaque contraction je l’accompagne en émettant un son grave.
Apparemment le son grave apaise la douleur. Je l’accompagne.
Elle ne me voit pas comme je suis derrière elle, mais je rigole : je suis le plus heureux des hommes. C’était peut-être égoïste de ma part, mais elle ne voyait pas (maintenant elle le sait ;-)) ).
Il est 21h05, la sage-femme arrive, je délaisse ma femme pour porter les sacs de F. .
La maison est prête pour accueillir notre enfant : il fait bon et tout est prêt. Je commence à remplir la piscine. Eugénie croit qu’elle fait mal son travail mais F. lui dit qu’elle est déjà à 7-8 centimètres. Elle est courageuse ma petite femme. C’est super, je sens que c’est pour bientôt.
Je prépare le salon pour l’accouchement. Je mets le matelas en place et une ambiance chaleureuse.
Entre temps la piscine est enfin remplie et elle est à bonne température. Eugénie se met dedans.
Cela lui fait du bien.
Les contractions deviennent de plus en plus fortes. Elle sort de la piscine.
22h00, elle se met difficilement en place.
Elle commence à pousser. Je l’accompagne.
On se tient tout les deux.
Nous ne formons plus qu’un. Même si ce n’est qu’elle qui dérouille.
Elle est dans sa bulle, F. la conduit.
Eugénie, malgré la douleur, elle se débrouille super bien, je l’admire.
Il est 22h24, F. lui dit d’accompagner sa contraction, Eugénie ne croit pas que le bébé va sortir maintenant. Mais si elle est là, notre bébé est là.
Eugénie la prend dans ses bras. C’est trop beau.
C’est le plus bel accouchement que j’ai vécu.
Je suis super heureux. On est super heureux.
On en profite. On garde chaque moment précieusement.
Notre Isaure est là, enfin là. Je suis le plus comblé des papas.
Olivier
Supermama raconte :
Par où commencer …
Je m’aperçois que j’ai passé tout plein d’étapes durant ce « travail », comme si je sautais dans le vide à chaque fois, sans progression, en sautant les marches 4 à 4.
Nuit de mardi à mercredi : encore une fois les contractions sont là, pesantes, désagréables. A 4h30, je me réveille en sursaut sous la douleur. Wahou, coriace celle-là, hum hum, attendons voir … 20 mn plus tard, rebelotte, je suis pliée en 2, surprise par l’intensité, je regarde l’heure et somnole à nouveau, vaguement attentive, la maison silencieuse autour de moi, le souffle régulier de mon homme plongé dans le sommeil. Et ça continuera comme ça jusqu’au matin, malgré le spasfon pris entre temps. Je me dis que ça tombe mal si c’est bien ce que je crois, que cette journée est la dernière des vacances, que j’ai les enfants avec moi toute la journée, que je suis seule avec eux et dans l’impossibilité de me consacrer à ce qui se passe. Olivier part au travail tout guilleret et excité, il est persuadé que c’est parti pour de bon, et je l’entends dire aux enfants que peut-être le bébé sera là tout bientôt, et qu’il va falloir laisser maman tranquille aujourd’hui … et il part tranquille ( !) au travail !
Coup de fil à F., ma sage-femme, dans la matinée. Elle ne semble pas inquiète, me redit de prendre du spasfon, de la rappeler si ça s’accélère, si je sens que ça change, si je perds les eaux, etc.
La journée se passe, cahin caha, les contractions ne s’accélèrent pas, ne s’arrêtent pas non plus, certaines sont fortes, d’autres tellement douloureuses que je file m’enfermer aux toilettes le temps que ça passe. Je finis le montage du petit pantalon de laine que j’ai tricoté, je me concentre comme je peux à l’intérieur, tout en restant à l’extérieur avec mes loulous. Cette première étape sera longue et pénible à vivre, à comprendre. J’ai l’impression de ne pas progresser, de vivre ça pour rien, et de ne pas avoir les moyens de me rendre disponible.
18h, mon homme rentre du travail, un poil plus tôt, toujours aussi content de savoir que je dérouille et que « ça vient ». Son enthousiasme me semble surréaliste face à la perspective de ce que je vais vivre, de la journée qui vient de s’écouler. Et en même temps, une part de moi est heureuse de le voir si réjoui, si authentiquement ravi. 18h donc, et enfin, je me « lâche » ! Je lui passe le relai et tente de m’isoler dans le bureau. Mais Amélien me suit à la trace, me colle. Je lui explique que j’ai mal au ventre, que j’ai besoin d’être seule, mais rien à faire. Olivier tente de l’occuper, mais jusqu’à son coucher vers 20h30, il finira toujours par me rejoindre. C’est dur, vraiment dur, je suis passée à des contractions plus fréquentes, 10-15 mn maxi, et cette fois, l’intensité de la douleur ne me permet plus de douter de l’issue des événements. Je rappelle la sage-femme, elle me redonne quelques repères, et me dit de la rappeler quand nous souhaitons qu’elle vienne, en tenant compte du fait qu’il lui faut 1h pour arriver chez nous. Une part de moi doute encore que ce soit le bon moment, craint de la faire venir pour rien. Et une autre part aimerait qu’elle soit déjà là. Je raccroche, me sentant plus seule que jamais. J’ai mal, et la maison continue de s’agiter, le repas, la douche, le coucher, j’ai envie que tout s’arrête autour de moi, pour moi, et la vie continue malgré moi, ce fichu quotidien dont je voudrais enfin m’extraire. J’ai de nouveau l’impression de ne pas pouvoir me rendre disponible. Je vais voir Olivier, crispée, et je râle, j’essaie de lui faire comprendre que j’ai besoin de lui, de ce calme, de cette bulle, et qu’il faut qu’il se rende disponible, qu’il se presse. Il comprend enfin.
Il est presque 20h, je décide de prendre une longue douche chaude et de m’accorder ce soulagement. Je monte embrasser les grands, j’ai retrouvé un peu de mon calme, un peu de courage. Je les embrasse en leur disant que peut-être demain, le bébé sera là. Ils me regardent incrédules et reposent leur tête, des étoiles dans les yeux.
Amélien continue de me coller, il se couche dans notre lit pendant que je file dans la salle de bain. Olivier installe enfin la salle à manger, fait de la place pour la piscine. Je lui ai demandé de rappeler la sage-femme et de lui dire de venir. Je veux qu’il l’appelle, qu’il s’en occupe, que je puisse rentrer à l’intérieur de moi, j’ai très très mal. Moins de 10 mn entre chaque contraction, ça monte inexorablement, ça monte haut, ça fait mal, et ça redescend enfin. Comment ai-je pu oublier cette vague qui déferle, qui emporte tout sur son passage, qui me laisse vidée à chaque passage ? C’est énorme, d’une force, d’une puissance inimaginable. Comment mon corps peut-il déployer, générer cette force là ?
La douche, je ne parviens même pas à me tenir debout, je suis assise, crispée dans le bac à douche, recroquevillée. La chaleur qui m’enveloppe me fait du bien, me permet de me concentrer sur autre chose que sur la douleur. Je me sens entière dans cette bulle de chaleur, enfin occupée et reliée à l’essentiel. La douleur s’est encore intensifiée, je ne parviens pas à me relever, j’attends vainement qu’Olivier monte m’aider, mais il ne vient pas. Je parviens à sortir, à me sécher, j’enfile un slip, mon peignoir, et descends. Il a tout installé, gonflé la piscine, mon ballon est là, mon Ipod aussi. Amélien s’est relevé et m’a suivie, Olivier monte s’en occuper. Je suis seule en bas, la sage-femme est en route, je chante.
3 choses m’auront été indispensables, et me permettront tout au long de cette soirée de ne jamais perdre le fil des événements, de toujours rester à l’intérieur, tout en regardant de l’extérieur les vagues passer : mon ballon (alors que j’avais détesté m’asseoir dessus pour mon précédent accouchement), mon baladeur remplissant mes oreilles de chants tibétains, et un point d’accu-pression de la main1 pour gérer la douleur. Je n’ai lâché à aucun moment ou presque ces trois précieux sésames, perchée sur mon ballon, les pieds bien à plat au sol, le dos droit, chantant grave tout le long de chacune de mes contractions, sans aucune exception, comme un rituel immuable. De 20h à 22h24, il n’y en a pas une que je n’aie chantée, accompagnée, regardé déferler sans qu’elle ne parvienne à m’emporter, malgré ma voix tremblotante et les envies de pousser de plus en plus fortes. J’ai, pour chacune, chanté l’arrivée, chanté le sommet, chanté la fin, encouragée par les voix dans mes oreilles, et par mon homme qui a incroyablement accompagné ses sons, malgré ses complexes ou ses doutes. Une à une je les ai passées, laissé me traverser de part en part, sans lutter contre, en restant concentrée sur ce qui me maintenait à flot : son grave, musique dans les oreilles, massage du point de la main. Mes mains, du coup occupées à autre chose qu’à me broyer les genoux ou à torturer Olivier. En fait, même quand la douleur semblait insupportable, en même temps elle me semblait tout à fait dépassable, je sentais que je pouvais trouver le moyen d'aller plus loin. Je ne me sentais pas effrayée (enfin un peu quand même par l'énormité de ce qui se déroulait), donc pas effrayée vraiment, intimidée et confiante à la fois. Très bizarre ... Et puis aussi, le fait de ne pas avoir d'autre possibilité que ce chemin là, ça m'a paru très fort, très puissant. Je n'ai pas d'autre alternative que d'aller au bout, alors j'y vais, et cette question là, je ne me la pose plus, j'avance ! Et bizarrement, j’ai lâché prise tout en restant centrée. Je n’ai pas eu la sensation de me déconnecter (contrairement à ce qu’évoque souvent Michel Odent sur le cerveau reptilien, la nécessité de laisser faire). J'ai gardé le cap, regardant loin devant : je savais qu’à chaque vague je me rapprochais du but. Très fort cette sensation de centrage, de concentration.
Retour sur les événements : 21h, F. arrive enfin, Olivier se met à remplir la piscine. Elle s’installe très vite près de moi, Olivier est derrière, il me masse le bas du dos, chante dès que je démarre, arrête quand j’arrête, me suis à la trace, m’accompagne, ne me quitte pas. Deux moments très intenses : peu de temps après son arrivée, une longue contraction s’arrête enfin, je relâche mes épaules et laisse mes bras pendre. Olivier se met à me masser le haut du dos, le cou. Dans le même temps, F. a les mains posées sur mon ventre, comme si elle sentait le bébé à travers ce contact. Quelle félicité soudain, quel apaisement, quel calme. Je suis le centre du monde …
Un peu plus tard, je me décide enfin à me lever pour aller aux toilettes, il me faut un courage inimaginable pour quitter ma bulle et me lever. Je m’assieds sur la cuvette, tétanisée par une nouvelle série de contractions que ces quelques pas ont rendues encore plus intenses. Et j’entends soudain Olivier et F. discuter, ils parlent fort, sont détendus, me gênent, ne sont plus avec moi. Je leur en veux à mort d’exprimer leur nonchalance sous mon nez, de me laisser me démerder, pétrifiée sur ma cuvette. Je remets mes écouteurs sur les oreilles, plus fort.
Je demande à F. si elle peut me dire à combien j’en suis, j’ai très peur d’être déçue, je lui dis. Mais j’ai quand même besoin de ce repère. Il faut que je m’allonge sur le dos, une torture. Puis les poings sous mes fesses, elle sourit et me dit que je ne suis pas à 1 cm (ma crainte), mais à 7 ! 7 cm, 7 cm déjà, ma confiance est soudain regonflée à bloc, je ne fais pas ça pour rien, je ne vis pas ça pour rien, j’avance, malgré mes contractions toujours relativement espacées ou irrégulières. J’ai au fond du cœur désormais la certitude que j’irai au bout, que si j’ai pu en arriver là, je peux aller plus loin. Je ne connaitrais jamais ce soir là la fameuse désespérance (évacuée avant ?). J’ai tout le long laissé venir, pas laissé faire non, mais laissé venir.
Et désormais les choses s’écrivent plus vite. Je monte enfin dans la piscine, la sage-femme y a mis je ne sais quel mélange, mes huiles à moi resteront inentamées, je trouve mes contractions bien assez efficaces comme ça !
Quel bonheur cette eau chaude, cette détente, cette parenthèse. La douleur est la même et en même temps très différente. D’abord elle a un sens, grâce à cette certitude qui m’anime. Ensuite elle se dilue dans l’eau d’une certaine façon. Le bien-être ressenti la contrebalance en partie et permet temporairement de laisser passer ces remous. Assez rapidement, l’envie de pousser est là, pas celle de la grande poussée non, mais celle juste avant, qui prépare, qui réveille, qui alerte, qui étonne. C’est la poche des eaux qui appuie, elle est bombée, ne demande qu’à percer. F. me dit d’accompagner ces premières poussées en soufflant fort et longtemps dessus. Je m’exécute, même si au départ ça ne me semble pas évident de lâcher ma notre grave pour ce souffle sans bruit. Au bout de quelques contractions, je sens effectivement que la poche se rompt, ça fait pchit dans l’eau. Très étrange de le ressentir comme ça, en étant dans l’eau. C’est très doux comme ça.
Je sors de la piscine, je ne souhaite pas accoucher dans l’eau, et maintenant ça va aller vite. Je me mets à genoux sur le matelas gonflé au sol, Olivier et F. ont déjà déplié la bâche en dessous, mis un drap, des alèses.
A genoux donc, mais mes bras ne me portent pas. Je suis donc la tête vers l’avant, en appui sur mes avant-bras, tenant la main d’Olivier en même temps que je ne cesse de me masser mon point magique. Mes reins sont plus haut que ma tête. Je ne suis pas à l’aise mais je ne suis pas tout de suite capable de le dire. En fait, à ce moment, je ne comprends pas du tout ce qui se passe, je ne réalise pas une seconde que j’en suis déjà là, à ce fameux moment de l’expulsion, de la poussée, de la puissance, du passage. Non, moi, je crois juste que je vais un peu pousser pour faire descendre le bébé, que le moment approche, mais qu’il me reste du temps. Très étrange moment, je ne les entends plus, je ne comprends pas ce qu’ils me disent, effectivement « ça » pousse, je tente de suivre en grognant, je pousse du fond de la gorge, mais je suis étrangère à ce qui se passe. La sage-femme s'en rend compte en même temps que je demande à changer de position. Je bascule sur le côté et réalise enfin que j’en suis au moment où le bébé va sortir, où de mon ventre va naître cet enfant. Je ne suis toujours pas convaincue d’en être capable, mais brusquement je réalise avec stupeur que c’est déjà le moment ! Sur les contractions suivantes, je souffle et je pousse, avec mon ventre cette fois, en essayant d’accompagner sans me laisser dépasser, mais je ressens encore ce sentiment d’étrangeté, cette incroyable folie. F. m’aide à attraper ma jambe libre, et me recommande de m’y accrocher pour pousser, de pousser le plus longtemps possible. Une partie de moi l’entend mais ne l’écoute pas, l’autre partie persiste à se demander ce que je fous là ! Je pousse plusieurs fois, et enfin je sens et comprends dans le même temps, le bébé est là, il va sortir, il faut qu’il sorte, il faut que je le sorte ! C’est énorme, incroyable, je vais le faire, je ne sais pas comment, mais je vais le faire. Je pousse de toutes mes forces, de tout mon ventre, de tout mon cœur. Je sens que la tête passe enfin, puis un autre « gros morceau » (les épaules sûrement), puis F. me dit de ne plus pousser, de laisser venir. Elle me dit d’ouvrir les yeux, de l’attraper. Non mais ça va pas la tête, sortez-moi ce bébé de là ! Bon, d’accord, j’ouvre juste un peu les yeux alors … Mais c’est mon bébé, aux ¾ sorti de mon ventre, qui me regarde déjà. J’ai un bébé qui sort de mon ventre, de mon sexe. C’est vertigineux, incroyable de simplicité. A ce moment, c’est indescriptible, je réalise que je l’ai fait, que ce petit être est là, qu’il nous rejoint, qu’on est allés le chercher. J’attrape ma petite sous les bras, chaud dans mon sexe, liquide, douce brûlure. Elle est là, le cordon appuie sur mon ventre et tire un peu, presque trop court pour l’amener jusqu’à mon visage. Elle est parfaite …
Toute ronde, les yeux très vite ouverts vers nous. Je n’en reviens toujours pas, à quel point ça a été simple. Je ne dirais pas facile, mais tellement vrai, tellement évident, tellement incroyable …
Le cordon cesse de battre, je préfère qu’Olivier le coupe avant la sortie du placenta, il me gène, tire sur mon sexe. C’est fait, je monte Isaure tout près de moi, je la sens, je la vois, je l’aime.
Tout en douceur, je me remets à pousser, et le placenta sort assez rapidement. Pourquoi est-ce que cette fois ça m’a semble si facile, cette fichue histoire de placenta ? En tout cas, ça n’a rien heurté en moi, ça n’a rompu aucun charme, tout est resté harmonieux. Ma petite contre moi, mon homme ébahi. Isaure nous a rejoints. Près de mon sein, ses yeux me cherchent, sa bouche m’attrape. Pas loin d’une heure de tétée d’un côté, et elle continuera dans la foulée en prenant l’autre sein, jusqu’à minuit passé. Sa vigueur ne m’étonne pas, je la retrouve telle que je la connaissais dans mon ventre. Forte, décidée.
F. fait le minimum avant de s’éclipser : tout va merveilleusement bien. La petite est en pleine forme, moi aussi.
A son départ peu après minuit, je demande à Olivier d’aller réveiller les enfants. J’ai envie qu’ils découvrent leur petite sœur. J’ai envie de ce moment, tous les six, dans la maison silencieuse, dans cette douce pénombre, dans cette torpeur chaleureuse. Les deux grands descendent. Je les entends marmonner que ce n’est pas possible, que le bébé ne peut pas être là, qu’ils n’ont rien entendu. Et puis ils s’approchent, les yeux écarquillés et découvrent leur petite sœur. « Ooooooooh, c’était vrai, elle est là, elle est arrivée, mais comment c’est possible ? » Notre petit gars descend enfin, la tête dans son doudou, il s’approche de moi, regarde sa petite sœur en coin, se détourne et vient m’embrasser à deux reprises, ne regarde que moi. Puis enfin il se tournera vers sa petite sœur, intimidé et souriant.
Quel moment incroyable.
Ça a été un accouchement merveilleux, intense, douloureux, surprenant, incroyable de simplicité. Je remercie le ciel d’avoir vécu cette félicité, d’en avoir été actrice, de m’y être abandonnée autant que j’en ai écrit chaque instant, avec mon homme, avec mon bébé.
Eugénie
1- Sur le point d’accu-pression de la main, voir ici : http://acupression.over-blog.com/article-20010635.html
... pour la naissance ?
Hummmmm, comment dire, j'aimerais bien répondre d'avance à cette question, tout en sachant que 1 je vais passer pour une chieuse qui se pique en plus de choisir ce qu'on lui offre, 2 laisser indifférents ceux que justement je voudrais toucher ...
Mais bon, quand même, quitte à y répondre, je pourrais au moins dire ce que je ne veux pas ...
Allez, c'est parti :
Je ne veux pas de nounours et autres peluches, d'abord parce qu'on en a eu des tonnes depuis des années (y compris celles qu'on a nous-mêmes achetées dans une folie compulsive d'achats), et ensuite et surtout parce que nous sommes une famille d'allergiques, et qu'acariens et peluches font un drôle de fichu bon ménage. Et pis parce que ces peluches sont pleines de saloperies de tissus et produits chimiques-beurk, fabriquées on ne sait où, par on ne veut savoir qui.
Enfin bref, pitié, pas de doudou-nounours-peluches !
Pas de joujous en plastiques ou à piles. On en a des tonnes, ça pollue à mort et c'est fabriqué on ne sait où, par on ne veut savoir qui (bis repetita).
Je ne veux pas ... ou peu ... de layette ! Bien-sûr, c'est mignon tout plein, mais ce bébé étant le 4ème de notre tribu, j'ai déjà un trousseau bien garni, avec de la récup essentiellement, mais de la belle ! Et puis les bébés poussent si vite : est-ce bien raisonnable de dépenser autant dans des vêtements si vite remisés au placard ? Alors une nette préférence aux grandes tailles si vraiment ça vous titille, et aux tissus naturels. Merki !
Je préfèrerais nettement qu'on nous offre : des petits plats maison qu'on mettrait au congélo histoire de se faciliter la vie au moment de nourrir tout notre petit monde, une bonne bouteille à partager tous ensemble, un coup de main pour occuper les grands (qui qui veut les emmener au cinoch ?) le temps que les parents se reposent un peu, une ou deux heures de ménage pour satisfaire le perfectionnisme de la mama (même qu'il y a quelqu'un qui y a déjà pensé, c'est trop bien !!!).
Et même, pour les plus braves, qu'on fraie avec des produit étranges comme les couches lavables ou respectueuses de l'environnement, les chaussons en cuir (ça on en veut bien tout plein, enfin une paire par taille !!!), un petit jouet en bois, un petit tricot en laine fait maison, ... Oui oui oui, les petits tricots maisons seront drôlement appréciés aussi, parce que ça dure drôlement longtemps, parce c'est bien chaud, que c'est joli, et que ça fait un beau souvenir pour plus tard :D.
Et puis une dernière idée : des bons d'achat, dans un endroit pas trop dégueu, histoire qu'on investisse dans une chouette chaise haute qui dure par exemple. Enfin un truc dont on aurait VRAIMENT besoin !
Enfin voilà quoi, ce bébé, il a déjà sous la main les bras de ses parents, le lit bricolé par son papa, les jouets et vêtements de ses frères et soeurs, les nénés de sa mère. Alors ne vous affolez pas sur les cadeaux hein, et surtout surtout, n'hésitez pas à nous laisser quelques semaines de tranquilité avant de venir nous visiter : c'est promis, on enverra tout plein de photos à tout le monde ! Et puis ce petit bébé, il ne va pas s'envoler, il sera ravi des visites une fois remis de ses émotions, et nous avec !
Bon, ça vous fait râler de lire ça, chuis chiante ?
Ben tant pis, na ! On va dire que c'est les hormones ...
Apolline a une tirelire. Mais, pas folle la guêpe, elle préfère cacher ses sous pour ne pas qu'une petite souris malhonnête ne vienne lui reprendre...
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